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Entretien avec Tony Younes, nouveau Directeur Adjoint des Centres Educatifs Renforcés (CER)

CER Exterieur (c)

Depuis 2017, les Centres Educatifs Renforcés (CER) La Bâtie et Ricochet d’ACOLEA sont des espaces dédiés à l’accompagnement de jeunes placés dans le cadre du code de justice pénale des mineurs. Ces centres se démarquent en offrant un environnement éducatif sur une période de 5 mois, visant à mettre à distance les jeunes de leur contexte initial.

Entretien Approfondi avec Tony Younes, nouveau Directeur Adjoint des CER : plongez au cœur du fonctionnement et de l’équipe.

 

En quelques mots, comment décririez vous la mission principale des Centres Educatif Renforcé ?

Tonny Younes (TY) : La mission première est d’accompagner les jeunes à redonner un sens à leur vie, croire en eux, et réintégrer la société. Le but premier est de redonner espoir à ces jeunes qui n’en n’ont pas. Il s’agit de leur montrer qu’une vie encadrée par les règles et la loi peut être positive, confortable et partagée.

 

Quels sont les principaux services ou programmes proposés aux jeunes ?

TY : Le dispositif repose sur un programme d’activité intensif favorisant l’acquisition de nouveaux apprentissages. Le projet pédagogique est porté par une équipe pluridisciplinaire comprenant éducateurs techniques, sportifs et scolaires, assistants familiaux, et référents de parcours. Ceci afin de remobiliser les jeunes dans la construction de leurs projets personnels et professionnels. Chaque mineur bénéficie d’un suivi médical et psychologique. Le projet du CER vise à garantir la permanence du lien et la mise en place d’un projet adapté à chacun.

A quoi ressemble une journée type au CER ?

TY : Chaque journée est minutieusement planifiée pour offrir aux jeunes un cadre structurant, contenant et sécurisant. La journée est rythmée par des activités scolaires et professionnelles de 9h à 16h et des activités ludoéducatives de 16h à 22h. Les rendez-vous médicaux et les projets d’insertions externalisés sont également intégrés. Les soirées sont plus familiales, les jeunes étant pris en charge par des assistants familiaux et des éducateurs d’hébergements. Le réapprentissage des règles de vie en collectivité est au cœur de la prise en charge, afin de les responsabiliser et les rendre autonomes.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours professionnel et ce qui vous a motivé à rejoindre les CER en tant que directeur adjoint ?

TY : J’ai 49 ans et un parcours plutôt atypique, j’ai débuté comme commercial avant de me réorienter dans le secteur social et médico-social. J’ai travaillé à Valence comme Responsable d’Unité Educative dans un Foyer de la PJJ et exercé en tant que directeur adjoint d’un pôle territorial dans la Protection de l’Enfance. Le projet des CER proposé m’a captivé et m’a donné envie de rejoindre le Secteur Justice des Mineurs d’ACOLEA. J’ai donc intégré ACOLEA en janvier 2024 en tant que directeur adjoint des CER.

 

Quels sont vos objectifs et votre vision en tant que nouveau directeur adjoint des CER ?

TY : Mon objectif est de faire de cet établissement un lieu où les jeunes croient en leur avenir, se sentent accueillis et sécurisés. Je souhaite qu’ils puissent lâcher prise, être acteurs de leur projet et se projeter vers un  avenir meilleur. Les étapes d’accompagnements passent nécessairement par le fait de travailler sur les notions de confiance en soi et estime de soi.

 

Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels le centre éducatif renforcé est confronté actuellement ?

TY : La stabilisation de l’équipe de professionnels est un défi majeur. Il faut retrouver de l’attractivité dans les métiers de l’humain. La mission des CER qui consiste à sortir les mineurs de la spirale délinquante et de trouver leur place dans la société devrait être davantage valorisée.

L’activité des CER constitue également un défi. Les jeunes s’y sentent bien et souhaitent prolonger leur séjour. Il faut veiller à ce que ces prolongations restent exceptionnelles pour garantir l’efficacité des CER et sa capacité à accueillir tous les jeunes.

 

En quoi le passage en file active a-t-il contribué à améliorer la fluidité du service et le soutien aux jeunes accueillis ?

TY : La file active a ancré un cadre de fonctionnement réduisant les incertitudes pour les jeunes. La préparation à la sortie a été renforcée et a permis de réduire le nombre de jeunes sans solution de prise en charge.

Le passage en File Active au Centre Educatif Renforcé (CER) a considérablement amélioré l’intégration des jeunes. Avec un effectif optimisé au 1er mars 2023, la fluidité dans le travail s’est renforcée, réduisant les clivages et favorisant l’équité dans la durée des placements. L’accueil immédiat répond désormais aux situations les plus urgentes, passant de 60% à 90% d’activité. Cette transition vers la file active, avec 11 jeunes présents sur 12 actuellement, démontre son succès en garantissant une présence continue et en minimisant les disparités de durée de placement. Ce repositionnement permet d’atteindre trois objectifs majeurs : il favorise l’équité en termes de durée de placement, garantit la continuité des parcours, et répond de manière plus efficace aux enjeux institutionnels.

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