Portrait

Entretien avec Marie Donati, Permanente de Lieu de Vie

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En poste dans l'un des nouveaux Dispositifs d'Accueil et de Relais mis en place par le service de d'Accueil Familiale, Marie nous raconte son métier et ce dispositif.

A l’occasion de la visite du Président de la Métropole de Lyon, Monsieur Bruno BERNARD, aux Dispositif d’Accueil et de Relais (DAR) au mois d’octobre, focus sur le métier de Permanant de Lieu de Vie (PLV) et de nouveau dispositif.

 

Le DAR est un dispositif innovant en protection de l’enfance, mis en place par ACOLEA depuis le début de l’année 2022. Il s’agit de maisons qui accueillent 6 enfants de 6 à 14 ans pour les accompagner jusqu’à leur majorité. Déjà 2 unités ont ouvert dans la Métropole de Lyon, gérées par ACOLEA.

Nous avons eu l’occasion d’échanger avec Marie DONATIE, la première permanente de la maison à Saint Priest, qui a pu nous partager son expérience dans une reconversion professionnelle forte en émotion.

 

QUELLE EST VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL ?

J’ai eu deux vies.

Dans un premier temps j’ai travaillé dans marketing et la communication en entreprise puis, à l’arrivé de mes trois enfants, j’ai voulu me tourner vers un emploi à mi-temps. J’ai donc commencer une autre carrière dans l’immobilier et notamment dans le groupe Action Logement.

 

QU’EST-CE QUI VOUS A DONNEZ ENVIE DE TRAVAILLER EN TANT QUE PERMANENT DE LIEU DE VIE ?

J’ai toujours eu envie de travailler dans le social puis je suis arrivée à un âge où on se pose des questions sur notre vie, on se dit que l’on a fait le tour du monde de l’entreprise. J’ai eu l’envie d’être utile autrement.

N’ayant aucune formation dans ce domaine, je ne pensais pas trouver d’opportunité. Pourtant j’ai découvert cette annonce de PLV qui ne nécessitait pas de diplôme. J’ai donc tenté ma chance et après plusieurs entretiens, ACOLEA m’a donné ma chance!

 

POUVEZ-VOUS DECRIRE UNE JOURNEE TYPE DANS LA MAISON DU DAR?

En semaine, les journées sont rythmées par la cadence scolaire. On commence généralement avec la levée des enfants pour leurs faire prendre le petit déjeuner, les préparer pour l’école et les emmener à l’école ( pour les plus jeunes). En parallèle, nous devons nous occuper des courses de la semaine, du ménage, du lavage, etc. Lorsqu’ils rentrent de l’école, place au gouter, les devoirs, les activités sportives ou encore les rendez-vous chez le psychologue. Je travaille l’autonomie en les rendant responsable du ménage de leur chambre et de leur linge. Il est important qu’ils apprennent à prendre soin de leur lieu de vie de de leurs affaires.

Les week-ends, les activités varient selon les saisons et les envies des enfants. Il y a tant de choses à faire avec des enfants.

 

QUEL EST VOTRE REGARD SUR LE DAR?

Ce dispositif est top !

On vit avec les enfants comme dans une vraie famille ce qui plait et rassure les enfants. Nous sommes là aussi la nuit donc, en cas de problème, ils savent qu’un présence familière pourra les aider.

Face à une liste qui s’allonge de plus en plus, il faut absolument continuer à ouvrir ce type de lieu de vie mais aussi augmenter le nombre d’effectif pour soulager les horaires et pour que chaque enfant soit accompagné dans les meilleurs conditions.

 

QUELLES SONT VOS PRINCIPALES SATISFACTIONS PAR RAPPORT A VOTRE METIER ?

J’ai découvert un monde que je n’imaginais pas.

Face aux vécus parfois compliqué de certains enfants, la relation de confiance se construit sur plusieurs mois ce qui peut rendre le quotidien très intense. Je pense notamment à une petite fille avec qui les débuts ont été très difficiles. Puis, petit à petit, la confiance s’est installée et son comportement a changé.

J’aime les aider à évoluer et me dire que si je les croise dans 10 ans, heureux et épanouis, j’en serais peut-être pour quelque chose.

C’est un métier, sur le plan humain, extraordinaire !

 

POUR VOUS, QUELS SONT LES QUALITES NECESSAIRES A VOTRE PROFESSION ?

Il faut une vraie volonté pour faire ce métier. En effet, la pédagogie, la passion, l’amour des enfants, l’empathie sont les clés du succès.

En parallèle, il faut savoir prendre du recul sur la situation ; parfois on fait face à des situations compliquées et c’est difficile de garder le recul nécessaire.

Et bien entendu, il faut être très organisé et respecter les horaires. C’est ce cadre dont un enfant a besoin.

 

QU’EST-CE QUE VOUS AIMERIEZ POUR L’AVENIR D’UN PERMANENT DE LIEU DE VIE ?

Il faut permettre aux équipes d’être soudées. Nous ne sommes pas de simple collègue de bureau ; nous vivons ensemble et nous mangeons ensemble. Il faut donc que l’équipe soit structurée avec une ligne de conduite similaire. C’est aussi pour le bien des enfants.

 

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